06 décembre 2006

Education. Lettres : faire part d'une mort annoncée

Il y a vingt cinq ans, la filière Lettres était le refuge des réfractaires (ou nuls) en maths. Elle bénéficiait également de l’envie des parents d’éviter à leurs enfants le statut d’ouvrier (ce qui était un souhait à courte vue) et d’en faire des intellectuels. Des « cols blancs. » La possibilité d’en faire des fonctionnaires sécurisés, professeur de français ou mieux, de philo, remplissait les bancs des facs. Presque toutes nos copines (je précise : pour les garçons) avaient une licence de lettres ou de philo. Elles étaient de passionnante compagnie. Le pragmatisme économique et le simplisme culturel est passé par là : la filière Lettres se meurt. Ses effectifs ont baissé de 28 % en quinze ans. Ils se rapprochent du seuil des 10 % du total des effectifs des formations générales, « seuil en deçà duquel la série serait menacée d'extinction », observent les inspections générales. Remarquez, les matières complexes n’ont pas augmenté notablement pour autant : la série scientifique n’a progressé que de 4 %. La difficulté semble toujours être évitée par nos chers ados. Il reste que des études menant à des métiers semblant d’avenir, progressent : l’assistanat social, par exemple. Le libéralisme et la mondialisation sauvage n’est pas le seul coupable de nos maux sociaux : l’attirance pour la facilité y est pour beaucoup aussi.