Tous écrivains ?
A l'occasion du récent Salon du livre de Paris est sortie cette dépêche de l'AFP qui fait froid dans le dos : " PARIS, 22 mars 2006 (AFP) - Ce n'est plus une passion, c'est une déferlante. Chaque année, des dizaines de milliers de Français écrivent dans leur coin et expédient leurs manuscrits chez les éditeurs, mais la sélection est rude et une infime minorité seulement réalise ce vieux rêve : être publié.
Les éditions Grasset reçoivent quelque 4.000 manuscrits par an, Anne Carrière 5.000 et jusqu'à 7.000 textes arrivent par la poste chez Albin Michel.
Partout, les manuscrits s'empilent, croulent, circulent d'une maison à l'autre. Une vague de récits plus ou moins autobiographiques, de cris d'espoir, de colère ou d'angoisse, déferle chaque jour sur les maisons d'édition.
[...] Avec les 35 heures, l'abaissement de l'âge de la retraite, de plus en plus de Français ont un projet littéraire sous le coude et les romans représentent environ 75% de leur production.
La plupart des manuscrits sont autobiographiques. L'éditeur devient une sorte de psychologue, un confident à qui des milliers de gens livrent leurs souvenirs, leurs souffrances et leurs petits secrets.
"N'importe qui raconte sa vie, ses petites histoires. Mais plus de 90% de ce qu'on reçoit n'est publiable par personne. Simplement parce que c'est mauvais", affirme Gérard Berréby, des éditions Allia.
Au final, un à deux manuscrits seulement sur 1.000 arrivés par courrier seront effectivement publiés. Le premier tri se fait en quelques minutes.
"On n'a pas besoin de manger tout le boeuf pour savoir si la viande est bonne, souligne Francis Esménard. Il suffit parfois de lire quatre ou cinq pages pour savoir si c'est publiable".
[...] Allia reçoit environ 1.800 textes par an. "On peut penser que c'est complètement ahurissant de lire 1.800 manuscrits. Mais du point de vue de la rentabilité, si j'en retiens deux ou trois qui font 3.000 où 5.000 exemplaires, le jeu en vaut la chandelle", souligne Gérard Berréby.
[...] "Le public a le sentiment qu'on cherche tous les prétextes pour ne pas publier. Au contraire, on cherche désespérément le talent, note Olivier Nora de chez Grasset. Dès qu'il y a l'ombre de quelque chose qui ressemble si peu que ce soit à un talent, on se précipite dessus".
Parfois, les espoirs sont récompensés. Beaucoup des 250 premiers romans publiés chaque année en France sont arrivés par la poste. Leurs auteurs sont plutôt jeunes, mais les plus âgés ne se découragent pas pour autant." (Source AFP Paris via TV5.org)
Les éditions Grasset reçoivent quelque 4.000 manuscrits par an, Anne Carrière 5.000 et jusqu'à 7.000 textes arrivent par la poste chez Albin Michel.
Partout, les manuscrits s'empilent, croulent, circulent d'une maison à l'autre. Une vague de récits plus ou moins autobiographiques, de cris d'espoir, de colère ou d'angoisse, déferle chaque jour sur les maisons d'édition.
[...] Avec les 35 heures, l'abaissement de l'âge de la retraite, de plus en plus de Français ont un projet littéraire sous le coude et les romans représentent environ 75% de leur production.
La plupart des manuscrits sont autobiographiques. L'éditeur devient une sorte de psychologue, un confident à qui des milliers de gens livrent leurs souvenirs, leurs souffrances et leurs petits secrets.
"N'importe qui raconte sa vie, ses petites histoires. Mais plus de 90% de ce qu'on reçoit n'est publiable par personne. Simplement parce que c'est mauvais", affirme Gérard Berréby, des éditions Allia.
Au final, un à deux manuscrits seulement sur 1.000 arrivés par courrier seront effectivement publiés. Le premier tri se fait en quelques minutes.
"On n'a pas besoin de manger tout le boeuf pour savoir si la viande est bonne, souligne Francis Esménard. Il suffit parfois de lire quatre ou cinq pages pour savoir si c'est publiable".
[...] Allia reçoit environ 1.800 textes par an. "On peut penser que c'est complètement ahurissant de lire 1.800 manuscrits. Mais du point de vue de la rentabilité, si j'en retiens deux ou trois qui font 3.000 où 5.000 exemplaires, le jeu en vaut la chandelle", souligne Gérard Berréby.
[...] "Le public a le sentiment qu'on cherche tous les prétextes pour ne pas publier. Au contraire, on cherche désespérément le talent, note Olivier Nora de chez Grasset. Dès qu'il y a l'ombre de quelque chose qui ressemble si peu que ce soit à un talent, on se précipite dessus".
Parfois, les espoirs sont récompensés. Beaucoup des 250 premiers romans publiés chaque année en France sont arrivés par la poste. Leurs auteurs sont plutôt jeunes, mais les plus âgés ne se découragent pas pour autant." (Source AFP Paris via TV5.org)
1 Comments:
Eh bien moi, j'ai une aventure peu commune à raconter.
En 2007, j'ai envoyé un manuscrit au comité de lecture de nombreuses maisons d'édition.
Je n'ai reçu que des refus ; un certain nombre d'éditeurs n'ont tout simplement pas répondu à cet envoi, parmi lesquels “Les Éditions du Bord-de-l'Eau”, sises dans le sud-ouest de la France.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, quelque temps après, sur le blog de cet éditeur, un éloge de mon manuscrit par le directeur de la maison, M. Dominique-Emmanuel Blanchard :
« J’ai noté que ça arrivait souvent comme ça : après des semaines d’indigences littéraires surgissent, deux, trois manuscrits qui m’enchantent.
Hier c’était “Malateste”, aujourd’hui c’est “Apostrophe aux contemporains de ma mort”.
Que l’on ne s’y trompe pas : il s’agit d’une œuvre réjouissante malgré son titre. À commencer par son style.
L’ai-je assez déplorée cette pauvreté du style dans ce qui tombe dans la boîte postale et sur les messageries de BDL !
Et voilà que coup sur coup le style renaît, ne cesse de renaître de ses cendres (je vous épargnerai le cliché du Phénix, enfin, presque).
Voulez-vous un exemple de ce fameux style dont il m’arrive de rebattre les oreilles des incrédules ? Oui, n’est-ce pas ?
Voici donc :
“Ensuite je ne sais plus, j’ai un trou de mémoire. Je crois que les événements se sont précipités. Qu’on sache seulement que d’assis je me suis retrouvé couché sur le dos, qu’il n’était plus à côté de moi, mais sur moi, et que de paroles entre nous il ne pouvait être question, car il s’affairait à rendre la chose impossible à lui comme à moi.” »
http://domi33.blogs.sudouest.com/archive/2007/12/20/deb-le-style-bordel.html
Je n'ai jamais eu aucunes nouvelles de cet éditeur.
(Heureusement j'ai trouvé il y a peu un autre éditeur — après environ 160 refus —, et j'espère être publié au premier semestre 2010).
http://apostrophe.bleublog.lematin.ch/
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